196 caméras
Ce seront, à terme, près de 200 caméras qui couvriront Reims (soit plus d’une pour 1 000 habitant-e-s !) qui en compte 36 actuellement. 80 seront donc implantées cette année, 40 l’année d’après et puis encore 40 après... Elles s’ajoutent au 400 caméras du réseau Citura et à toutes les innombrables privées présentes en ville.
Il s’agit, selon la mairie, de rattraper le retard que Reims a en matière de vidéosurveillance, très en dessous de la moyenne nationale selon Robinet. Sauf qu’avec ces 200 caméras pour moins de 200 000 habitant-e-s Reims aura proportionnellement plus de caméra que Lyon, elle sera dans le top 10 des villes les plus surveillées.
Ces caméras seront en visionnage direct grâce au nouveau joujou de l’inarrêtable Arnaud le centre de supervision urbain (CSU) pour un coût total de 3,8 millions d’euros. Peut-être pour ça aussi qu’il avait coupé les aides aux syndicats et baissé les subventions des associations.
La vidéoprotection : un outil indispensable à l’utilisation bien cadrée
Mais soyons rassuré-e-s, la mairie nous explique, ici, que ce dispositif est très bien encadré.
"pour opérer cette vidéoprotection, la ville dispose d’un arrêté préfectoral renouvelable tous les 5 ans", certes mais le préfet a pour mission de promouvoir auprès des élus locaux les avantages de la vidéosurveillance de la voie publique (et) de mettre en œuvre un « plan départemental de développement de la vidéoprotection » dans les sites les plus sensibles“. Du coup, la personne qui est chargée de l’autorisation est celle qui a pour but de promouvoir la vidéosurveillance.
"les opérateurs sont exclusivement des policiers", sera rassuré-e qui pourra.
"masquer les parties privatives des immeubles", "la saisie des enregistrements s’effectue uniquement sur réquisition d’un officier de police judiciaire ou d’un magistrat." Il semble que la mairie n’a pas vraiment compris ce qui nous effraie, ce n’est pas que notre voisin-e ait accès aux caméras ou que le policier zoome sur notre salle de bain quand on se change (quoique...), mais en fait c’est de nous savoir surveillé-e-s en permanence, que les autorités ait accès à nos moindres faits et gestes et nous filme dans tous nos actes.
Deux fois plus de policiers municipaux
Ceci s’accompagne du doublement du nombre de policiers municipaux. De 60 en 2014, ils passeront à 120 d’ici 2018, soit un policier municipal pour 1 500 habitant-e-s, si on rajoute les policiers nationaux et les agents de la BAC, ça va commencer à faire beaucoup...
Reims sera la 9émé ville comptant le plus de policiers municipaux, elle était 37éme en 2014.
Cette fois, les syndicats de flics auront du mal à se protéger derrière un manque d’effectifs quand ils commettront de nouvelles violences.
La délation organisée
Le maire veut également encourager la délation avec "la participation citoyenne". L’État décrit son dispositif de la sorte : " Le dispositif de participation citoyenne consiste à faire participer les acteurs locaux de la sécurité, ainsi que la population concernée, à la sécurité de leur propre environnement, avec l’appui et sous le contrôle de l’État." En gros, des bourges retraités feront le tour de leur quartier résidentiel pour voir si n’y trainent pas des gens qui, selon eux, n’auraient rien à faire là.
Le premier quartier sera celui de la Lézardière. Donc attention si vous trainez un peu trop là-bas, un référent caché à sa fenêtre pourrait vous dénoncer à la police, et pour certaines personnes espionner le voisinage, avec la suppression du zapping et le remplacement de Julien Lepers, y’a vraiment plus rien d’autre à faire...
Ce système se développera ensuite à Murigny puis autour des associations de jardins familiaux (Jarfamcer – La Cerisaie, Trois-Rivières, Jaca, jardins familiaux Pays de France, jardins familiaux Trois- Fontaines), surement dû à une recrudescence du nombre de vol de courgettes...
Des armes pour la mumu !
Les policiers municipaux qui ne possédaient aucune arme en 2014 se sont vus confier un flash-ball et un taser l’année dernière parce que Charlie et "toutcequis’estpassé"... Ils en on récemment fait bonne usage !
Aujourd’hui, parce que 13 novembre et "toutcequis’estpassé", ce sont carrément des armes à feu qui équiperont la police municipale ! Cette décision est entre les mains d’un "comité de sages" soit un commissaire, un avocat et un universitaire... Rassurant, ou pas !
Si on résume donc, des caméras partout, des flics plus nombreux et plus armés et des groupes de balances organisées... Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes !
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