C’est dans un contexte assez spécial, il faut bien l’admettre, que nous avons découvert la "caricature" du dessinateur Chaunu dans L’union du vendredi 30 janvier, enfin, dans sa version en ligne, on va quand même pas payer pour ça...
Le contexte d’abord
Un contexte marqué donc, un peu partout à travers la France, par des condamnations pour "apologie d’acte terroriste." Des condamnations qui pour certaines ne méritent même pas qu’on démontre leur stupidité quand pour d’autres, elles posent de sérieuses questions sur leur bien fondé.
Une situation qui n’aurait pu que mettre en lumière un paradoxe, déjà pourtant bien important en soit, concernant la "liberté d’expression" en France, si elle ne devenait chaque jour un peu plus dramatique.
Dans l’émission "L’autre JT" sur France 4, Maitre Lesage nous apprends que depuis les fusillades de Paris, 200 procédures de comparution immédiate pour apologie d’acte terroriste ont eu lieu, contre 20 procédures lors des 20 années précédentes. Il apporte aussi un éclairage précieux sur la nature de ces procédures qui, selon lui, serait surtout des cas "classiques" d’arrestations qui s’enveniment. Des mots fusent alors un peu plus fort que les autres, le plus souvent de la part d’individus ivres qui ne font au final qu’insulter la police, un acte qui s’il caractérise bien un "outrage" est ces derniers jours confondus par beaucoup de policier avec une "apologie d’acte terroriste."
Un peu plus tard dans l’émission, Laurent Mucchieli, sociologue, explicite bien la situation dramatique que constitue l’amalgame quasi-quotidien, notamment des médias, entre terrorisme et musulman.
La contribution de L’union au débat...
Le journal n’a jamais vraiment laissé planer le doute sur son orientation politique. En effet, pendant 4 ans, le journal a eu à sa tête un président directeur général, ayant commencé sa carrière dans Minute, un journal d’extrême-droite. Nous avons aussi déjà pu aborder sur Reimsmédiaslibres, les liens entre d’ancien journaliste du journal et d’autres organisations d’extrême-droite.
Une tradition qu’on aurait presque crue perdue... Heureusement, le dessinateur du quotidien est là pour nous aider à nous en souvenir.
Alors que déjà certaines voix s’élèvent pour faire remarquer cette tendance, que partage Charlie Hebdo et une bonne partie de la population française, à prétendre manier l’humour anti-clérical quand il ne s’agit que de racisme rampant, que dire d’un tel dessin...
Il est a se demander si cette "caricature", si tant est qu’on puisse nommer ce dessin ainsi, ne tombe pas lui-même sous le coup d’apologie d’acte terroriste...
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