Le nouveau programme de renouvellement urbain lancé par le ministère de la ville, de la jeunesse et des sports (ou des jeunes sportifs urbains ?), aussi appelé ANRU 2, est le dernier opus de la politique de la ville. Une politique dont l’objectif est de revaloriser certains quartiers urbains dits « sensibles » et de réduire les inégalités sociales entre territoires. Une politique mêlant action sociale, économique et urbanistique et essentiellement ciblée sur les quartiers d’habitat social de type « grand ensemble » construits dans les années 1960 et 1970.
Une politique qui a vu le jour il y a plus de 35 ans avec le plan « Habitant et vie sociale » en 1977 et qui a ensuite pris divers noms pour une réalité proche : essayer de traiter par l’évolution de l’urbanisme des phénomènes identifiés par l’État comme problématiques (chômage, insécurité, etc.). En ligne de fond chez les élus et les urbanistes : la croyance totale en le fait que des retouches plus ou moins importantes du cadre bâti [1] puissent suffire à améliorer une situation sociale engendrée par les politiques du même État dans d’autres domaines (emploi, éducation, social).
Pour cela les solutions sont toujours plus ou moins les mêmes : dispersion des habitants « à problèmes » lors des procédures de relogement, modification des typologies de logement (en réduisant par exemple le nombre d’appartements de grandes tailles), embellissement des immeubles et des espaces publics et sécurisation de ceux-ci (résidentialisation des tours et des barres, vidéosurveillance, etc.), « désenclavement » grâce aux transports en commun...
Le bilan ? Sociologues, hommes politiques et journalistes sont unanimes : il est mauvais. On reprendra ici le résumé qu’en dressait Le Monde le 5 février 2015 : « Politique de la ville : quarante ans d’échecs ». Ça a le mérite d’être clair.
Nouveau programme de renouvellement urbain : bientôt le bonheur ?
Le 15 décembre 2014, l’État a lancé son nouveau programme de renouvellement urbain, aussi appelé ANRU 2. Un programme qui va toucher trois quartiers des alentours — le Sanitas à Tours, la Rabaterie à Saint-Pierre-des-Corps et les Quartiers Nord à Blois — et qui, du moins si on en croit la prose officielle, va faire basculer leurs habitants dans le bonheur le plus grand.
P.-S.
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