Au cœur du territoire, ce dimanche 15 janvier se déroulaient - la journée durant - les « Assises de la décolonisation du territoire Bure-Soulaines ». Près de quarante délégués des différents groupes opposés aux poubelles nucléaires, ainsi que d’autres venus de Cattenom ou de Valduc, dressaient un état des lieux édifiant (cf carte ci-dessous, inédite) amenant à se demander si c’est cela qu’on l’on veut. Les débats démontraient au contraire une très forte aspiration à un avenir/présent positifs, débouchant sur la programmation d’une série d’actions et de campagnes propres à mobiliser, à donner un véritable projet alternatif à ce territoire, et in fine à révolutionner l’état d’esprit. La journée se concluait par une réunion à destination du grand public, auprès duquel les propositions présentées suscitaient un engouement révélateur des attentes.
Tout comme la pièce ‘débarras’ d’une maison, ce territoire a été transformé en « pièce bordel » de la France.
Voilà 25 ans, ce territoire était normal, la Haute-Marne accueillant même ses visiteurs par de grands panneaux, disparus depuis, à ses entrées : « La vie est ici » !
Voilà 25 ans exactement (janvier 1992), la première métastase d’un mal sournois faisait son apparition à Soulaines, ouvrant une boîte de pandore infernale avec Bure, Morvilliers, Houdelaincourt, etc
Étaient promis, et attendus, retombées économiques et emplois, or le constat est sévère d’une faillite et d’un fourvoiement patents :
désertification galopante, démographie en chute libre, économie sinistrée, finances sous perfusion (GIP), personnel politique amorphe, cancérisation-colonisation du territoire par la multiplication de verrues nucléaires… Colonisé, ce territoire l’est par les verrues mais également de manière plus vicieuse encore ;
- par deux structures en Meuse et Haute-Marne (GIP) qui distribuent chacune 30 millions d’euros chaque année (aux collectivités, entreprises, particuliers) fournis par les producteurs de déchets (et donc pris à leur insu dans la poche des contribuables et des consommateurs d’électricité nucléaire). Achat du silence, achat des consciences qui questionne sur un Etat, des gouvernements, des élus qui ont pu mettre en place un tel système. Qui questionne d’autant plus que jamais encore en France on n’avait vu distribuer de l’argent (public) alors que les dommages sont pour plus tard. Mais sait-on que certains refusent cet appât, dont des entrepreneurs qui démontrent ainsi qu’on peut faire sans, qu’on peut créer « propre »
- par une association Haute-Marne/Meuse (Energic 52-55 ST) chargée d’amener les entreprises locales à décrocher des marchés auprès de Edf/Areva/Cea/Andra. Un piège cynique au vu de l’état de décrépitude de l’industrie nucléaire, énergie du siècle passé alors que le train des énergies propres passe sous notre nez
- par le parrain Andra et ses largesses financières auprès des associations, ce qui questionne sur la moralité de cette agence (et de ceux qui doivent la contrôler), chargée d’une mission publique, avec de l’argent public, et qu’elle utilise ainsi en dehors des missions qui lui sont confiées, gérer les déchets du nucléaire. Mais sait-on que des associations refusent de mettre la main dans ce pot de confiture, démontrant ainsi qu’on peut faire sans, qu’on peut faire « propre »
- par l’Andra qui accapare terres et forêts autour de Bure et de Soulaines ; 600 ha pour son trou de Bure dit-elle, or elle a mis la main sur… 3 000 ha
Ne plus subir, AGIR, par le lancement d’un projet de territoire, positif celui-là, participatif et propre à dynamiser le territoire, à révolutionner l’état d’esprit.
Et si l’on reprenait nos affaires en main, si on lançait un projet sur un département complet, la Haute-Marne pour commencer, si chacun-e pouvait y participer, si ce projet faisait la nique à cette EDF qui s’enferre dans le nucléaire et ses déchets poisons, si on devenait consom’acteurs-actrices, si l’économie et l’emploi s’en trouvaient dynamisés, si le succès en appelait d’autres….
Compléments d'info à l'article