Dimanche 8 février, alors que des milliers de supporteurs se massaient au Caire devant les portes du stade de la défense aérienne pour assister au match entre leurs équipes préférées, Zamalek et Enpi, la police décida de disperser brutalement la foule. Asphyxiés par les gaz lacrymogènes et piétinés dans la bousculade créée par la panique générale, au moins 22 supporteurs du club de football cairote de Zamalek sont morts.
Relayant comme à leur habitude la propagande gouvernementale ainsi que celle de l’administration du club de Zamalek, la plupart des médias se sont empressés d’accuser le groupe de supporteurs « ultras » de Zamalek, les White Knights (UWK) d’être responsables de cette tragédie, en ayant cherché à pénétrer sans ticket dans le stade. Les « ultras » quant à eux ont accusé dans un premier temps la police d’avoir dressé ce que certains ont désigné comme étant le plus grand checkpoint/guet-apens de l’histoire1, en laissant des milliers de personnes s’entasser dans un barrage en forme d’entonnoir installé pour l’occasion et en tirant des gaz lacrymogènes dans la foule, créant la panique et la bousculade. Dans un second temps, ils ont accusé Mortada Mansour, président du club de Zamalek — lié aux autorités et qui a fait de la disparition des groupes « ultras » une affaire personnelle — d’avoir prémédité ce massacre en annonçant au dernier moment que le match serait gratuit pour 10 000 personnes. Dans un pays où les matchs sont interdits au public depuis trois ans, la venue en masse de milliers de supporteurs après une telle annonce était prévisible.
Massacre d’État sur un stade de football au Caire
Que s’est-il passé dimanche 8 février au Caire ? Une vingtaine de supporteurs du Zamalek football club ont été tués, dont plusieurs mineurs. Déjà, en 2012 à Port-Saïd, plus de soixante-dix supporteurs du club Ahly du Caire mouraient alors qu’ils assistaient à un match. Les « ultras » inquiètent le pouvoir depuis leur émergence en Égypte. Dans un contexte de répression généralisée, ils sont d’autant plus indésirables qu’ils représentent des forces organisées et combatives.
P.-S.
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