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De quoi Take Eat Easy est-il le nom ?

Vous l’avez peut-être vu l’info à la une d’un tas de titre de la presse classique, nous vous proposons ici une petite analyse, marxiste évidemment, sur le rôle des plateformes de livraison dans l’évolution du capitalisme.

Depuis quelques jours, la faillite de Take Eat Easy (TEE) fait les choux gras de la grande presse. Après avoir fait l’apologie de cette nouvelle économie collaborative, les fonctionnaires de l’information du capital se retrouvent encore une fois surpris par un échec qui n’était pourtant pas si difficile à prédire. Nous ne reviendrons pas ici sur les conditions internes ou le fonctionnement de TEE, déjà traités par deux articles auxquels nous vous renvoyons (ici et ). Dans le présent article, nous tâcherons plutôt d’analyser les raisons de l’échec de TEE et aussi les dynamiques et les enseignements à retenir pour les révolutionnaires qui s’intéresseraient à ce type de société spécialisée et plus largement aux dynamiques du secteur de l’économie numérique.

Il importe tout d’abord de contextualiser cette faillite dans le panorama de la survalorisation générale des entreprises technologiques par le capital. C’est-à-dire que les sociétés à forte composante technologique ont nette facilité à lever des capitaux très importants alors que leur rentabilité réelle est bien souvent plus que douteuse. Ceci les amène, plus ou moins rapidement, à entrer en crise lorsque les investisseurs veulent réclamer leur dû. Cette fuite en avant technologique à la recherche de profit a elle-même pour toile de fond l’incapacité du capitalisme à dégager un modèle stable d’accumulation depuis la crise du système fordiste. Ce nouvel engouement pour l’économie sociale numérique n’est qu’une nouvelle crise de la bulle internet en devenir. Il nous faut donc aller au-delà de la mystification de la nouveauté technologique pour percer à jour les réelles dynamiques qui se jouent devant nous.

Ces sociétés de l’économie dite collaborative tentent de coloniser une série de secteurs dont les marges bénéficiaires sont faibles (comme dans le cas d’UBER) ou qui n’étaient même pas des fractions autonomes de capital. Ce qui, dans ce cas-là, pourrait être perçu comme une externalisation par rapport à une autre branche du capital. Par exemple, avant les plateformes comme Take Eat Easy ou Deliveroo, la livraison des repas ne constituait pas un secteur autonome par rapport aux restaurants.

Faut-il considérer ce nouveau secteur comme une simple ponction des profits du secteur de la restauration, dans la mesure où la majorité du profit n’est pas supporté par le client, qui ne paie qu’un petit coût forfaitaire (aux alentours de 2,5 euros), mais par le restaurant qui sacrifie son propre bénéfice sur la livraison effectuée par la société spécialisée ? En ce sens, on peut considérer que Take Eat Easy et les autres sociétés de livraison jouent un rôle de régulateur de la « modernisation » au sein de la restauration : seuls les restaurants les plus rentables peuvent se permettre le service de ces sociétés sans que cela n’engage leur survie. Mais les autres sont malgré tout contraints de signer leur contrat faustien avec TEE & Cie, car la perte de visibilité découlant de leur non présence sur ces plateformes les condamnerait aussi à une perte de revenu significative. Cela pousse donc les producteurs (les restaurateurs) à maximiser leurs profits et à rationaliser toujours plus leurs procédés de production et de vente.


P.-S.

Retrouvez la suite de l’article sur le site d’Alternative Libertaire Bruxelles


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