Le 10 mai 2015 en début de nuit, des policiers de Chalons-en-Champagne et des habitants d’un quartier s’invectivent. Les policiers quittent le secteur et appellent des renforts. Un habitant raconte l’événement sur Facebook.
Dans son récit, il aurait insulté les policiers. Interpellé rapidement, il est présenté au tribunal pour injures publiques et condamné à 4 mois d’emprisonnement dont 3 avec sursis.
Le juge indique :
"Ces injures sont ordurières et sont absolument inadmissibles, sans compter qu’elles ont été proférées sur un réseaux social, considéré comme un espace public."
Il est amusant de voir que cette affaire est relayée par L’Union, le journal local, sur le site duquel les commentaires racistes, haineux affleurent tous les jours sans que visiblement aucun juge ne s’en émeuve.
Les suites de l’affaire de Charlie Hebdo ont officialisé cette liberté d’expression à deux vitesses, d’un côté des blancs dominants pouvant tout dire dans leurs médias, de l’autre les habitants des quartiers pauvres pour qui toute parole risque de conduire devant les tribunaux, soit pour "apologie de terrorisme", soit pour "outrage à agent".
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