Dimanche 14 août quelques centaines de manifestants au projet Cigéo se sont retrouvés à Mandres-en-Barrois afin de "remettre en état" le Bois-Lejuc saccagé par l’Andra. L’entreprise ayant été récemment condamnée par le T.G.I de Bar-le-Duc pour travaux illégaux.
A l’approche du bois, le cortège aperçoit l’édifice, l’impression dominante, outre la violence évidente infligée au paysage, est celle d’une absurdité monumentale.
Le soleil tape dur, mais il ne s’agit en rien d’un mirage : les 3800 tonnes de béton sont bien là, ceinturant et emprisonnant le bois. Les gendarmes mobiles se sont retranchés à l’ombre d’un hangar voisin, le sempiternel hélicoptère survole le site. Les travaux de "remise en état" peuvent donc commencer. Equipés d’outils de fortune, de masses, de cordes, de pioches, les opposants entament ce labeur gratuitement ! Mais si l’Andra veut verser une contribution elle sera toujours la bienvenue. L’ambiance est à la fois détendue et déterminée. Des cris de joie ponctuent la chute de ces lourds et moches blocs. La démonstration est faite : le mur est soluble dans la forêt, l’Andra peut désormais poursuivre le travail ! Il semblerait au contraire qu’elle veuille procéder à une évaluation des "dégâts" ! Comment peut-on évaluer des dégâts sur "une chose" qui n’a aucune existence légale ? A moins qu’il n’y ait dans les arcanes de la justice un obscur crime de "lèse-béton" ?
En définitive, il serait peut-être pertinent de ne pas faire disparaître toutes les traces de cette monumentale érection : pourquoi ne pas y fonder un site archéologique pour les générations futures. Elles viendront visiter ce site : "le Mur du Bois-Lejuc : des hommes voulurent emprisonner une forêt pour y enfouir des déchets hautement radioactifs ". Pourront-elles le croire ?