LA RUE ET LES RATS
Tandis que l’élan vaste et profond de la contestation contre la loi travail se met en veille estivale, il semble opportun de tenter une réflexion concernant la politique répressive menée dès le début du mouvement par un pouvoir qui a outrageusement brandi l’alibi de l’état d’urgence afin de justifier une politique oppressive et répressive résolument incompatible avec l’exercice d’une démocratie digne de ce nom. Cette politique vient du reste de sévir encore à Mandres-en-Barrois, où les les opposants au projet de poubelle nucléaire viennent d’être brutalement expulsés.
En effet la brutalité policière injustifiée, le chiffre important des blessés légers ou graves font l’objet d’une désinformation insensée : omissions fréquentes, manipulations grossières, interprétations orientées….Comme le disait hier le sinistre propagandiste du nazisme : « plus le mensonge est énorme, mieux il fonctionne ». Ainsi la police présentée systématiquement comme victime d’une « gauche ultra » destructrice aura été le mensonge rabâché par les médias de masse plus serviles que des chiens vigilants.
A cet égard, le traitement des incidents survenus le 14 juin autour de l’hôpital Necker constitue un véritable chef d’oeuvre du genre.
Difficile dans le contexte actuel d’avancer des chiffres bien précis : l’I.G.S est perdue dans les fumées des gaz lacrymogènes, la justice semble trop souvent politiquement téléguidée. « Police partout, justice nulle part », un slogan connu, hélas avéré. Des inculpations par centaines côté manifestants, quelques dizaines seulement d’enquêtes où des policiers « zélés » seraient mis en cause. Alors que devient le 4ème Pouvoir ? Celui du journaliste indépendant et courageux ? Il y a peu le peuple entier -ou presque- était « Charlie »….passade émotionnelle ou conviction réelle ? La liberté d’expression est en péril, cela devient évident et ce péril est orchestré par un gouvernement socialiste !
En définitive il faudrait s’interroger plus globalement sur les responsabilités de cet incroyable concert diffamatoire braillé sans vergogne depuis des mois ; car au-delà du sang versé, des matraquages excessifs, des grenades de désencerclement lancées aveuglément, des canons à eau et autres débordements de violences policières, il faut aujourd’hui incriminer l’étincelle plutôt que l’incendie. A cet égard, les coupables sont de toute évidence :
-François Hollande déclarant « « les casseurs dans les manifs, ça suffit ! » (Europe 1, 16/05).
-Pierre Gattaz assimilant cégétiste et terroriste (Le Monde, 30/05).
Nicolas Sarkozy se prenant pour de Gaulle : « Le gouvernement a fait preuve de faiblesse face à la rue. Ce que l’on voit aujourd’hui, c’est la chienlit . » Valeurs actuelles, 01/06.
-Ségolène Royal pontifiant : « Il faut que cette pagaille cesse, la fierté de la France est en jeu » (i-Télé, 09/06).
-Manuel Valls insidieux évoquant : « l’attitude ambiguë du service d’ordre de la C.G.T » (France Inter, 15/06)
La liste de ces dérapages verbaux n’est hélas pas exhaustive. On peut ajouter le « costard » de Macron, les propos méprisants de Raffarin sur la France d’en bas et quantité d’autres ténors décidément très en voix. Cette méprisable chorale de basse-cour politicienne à force de parler haut et fort est décidément atteinte de surdité. Comment s’en étonner quand un premier ministre se targue d’être politiquement inspiré par George Clemenceau ?..le vieux tigre n’affirmait-il pas : « la démocratie, c’est des rats dans un égout ».
Compléments d'info à l'article