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L’Hebdo du Vendredi ou les journalistes au service des entreprises.

Une petite analyse du dernier numéro du journal gratuit "L’hebdo du vendredi" permet de rapidement voir quelle est la ligne éditoriale du journal : la lêche aux patrons et aux dirigeants politiques locaux.

On ne s’attardera pas sur l’édito qui nous présente l’histoire du petit Louis agressé parce qu’il a lancé un journal en soutien à Charlie Hebdo pour arriver à la conclusion qu’il y a bien un "eux" et "nous", en utilisant une mauvaise foi assez folle.

Passons directement au vif du sujet avec un article intitulé Châlons, une ville où il fait bon entreprendre ?. L’article nous présente une pépinière d’entreprise en plein cœur de la Bidée, l’auteure nous explique que tout est fait pour séduire les jeunes "créateurs". Puis, nous présente un "autre avantage" de la ville d’Apparu : Le futur Mess. L’auteure de l’article estime que "cette volonté commune de faciliter le parcours des entrepreneurs mérite d’être soulignée." Elle continue en expliquant que Chalons dispose de prix attractif en terme d’immobilier avant de donner un petit conseil pour que la ville soit attirante. Bref, une véritable pub de la ville à destination des entreprises. L’article est accompagné de trois petits encarts, toujours dans le même ton, expliquant même les avantages fiscaux qu’il y a à s’installer à Chalons.

Parcours emblématique de la fonction actuelle des journalistes que celui de l’auteur de cet article : Sonia Legendre. Elle a d’abord été assistante marketing puis chargée de communication pour la ville et la chambre de commerce de Chalons, rédactrice/photographe/webmestre de la ville de Bar-le-Duc avant de devenir "journaliste" à l’Hebdo du vendredi. A la lecture des articles, on comprend bien qu’elle n’a pas oublié sa première vocation : servir de relai de la communication officielle des dirigeants.

Un autre article parle du patrimoine à Reims. Ce n’est pas un hasard, une quinzaine d’entreprise viennent de lancer l’idée d’un mécénat pour sauver le "patrimoine" de Reims. Quiconque vivant à Reims, sait très bien de quel patrimoine on parle, et sait tout autant qu’il n’est pas du tout en danger... Puisqu’un des atouts principal de Robinet pour "vendre" la ville. L’auteur, Julien Debant, parle de "générosité" des entreprises, de "passion" pour l’histoire et le patrimoine, il ne peut quand même pas éviter de dire que "60 % des sommes engagées est déduits des impôts". Il explique en fin d’article que ce Club des Mécènes est l’occasion "de partager des valeurs, d’échanger et de participer ainsi activement à la mise en valeur du territoire marnais et à la transmission des savoir-faire." Le club regroupe des bailleurs sociaux, des maisons de champagnes, des cabinets d’architecture et est présidé par le numéro un du Medef de la Marne.

Un autre article vante les mérites du recyclage du verre qui est "un modèle" dans notre ville et explique aussi, et surtout, que c’est pas mal pour le business et que, argument phare, ça crée des emploi !
L’hebdo du vendredi continue sa caresse des entreprises en présentant, dans un article très complaisant, Ushopia, une start-up de commerce sur Internet. Puis on trouve une brève sur Axon’Cable, entreprise basée à Montmirail fêtant ses 15 ans, qui est à l’évidence tirée du site internet officiel de l’entreprise avant de faire la publicité de toutes les sorties et événements organisés par les villes marnaises.

Ce cas particulier illustre parfaitement ce que le métier de journaliste local est devenu. La plupart des journalistes sont passés par les instances municipales ou économiques et ont donc un réseau qu’ils ne peuvent, ou ne veulent, pas froisser. Par conséquent, échanges de bons procédés obligent, si un journaliste écrit un "bon" papier, il reçoit en exclusivité les informations et se voit accorder des interviews.
De plus, ce contexte local, où tout le monde connaît tout le monde permet les pressions sur les chefs de rédactions qui reçoivent rapidement un coup de fil du maire ou du chef d’entreprise si l’article ne plait pas.
Toujours est-il que ce manque de courage professionnel, cette confusion des genres entre chargé de com’ et journaliste, cette complaisance doivent être combattus. En choisissant de tirer aux côtés des puissants, sans manquer d’humilier les dominés (c.f. la rubrique justice de l’hebdo du vendredi dans laquelle Aymeric Henniaux apprécie se moquer de ceux et celles qui finissent derrière les barreaux), l’Hedbo du vendredi établit un choix clair et net : être l’allié de la bourgeoisie.

Un média libre, indépendant de tout intérêt économique et participatif est parfaitement possible. Que Reims Médias Libres existe en est une preuve et nous invitons tous ceux et toutes celles ayant un intérêt pour ce projet à s’inscrire, y participer et à relayer les articles qui y sont publiés.



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