Les faits remontent à trois ans maintenant. L’adolescent avait alors trouvé la force de se présenter à la police et de dénoncer son agresseur. Une situation d’autant plus difficile que cet agresseur n’est pas n’importe qui, mais un proche de l’adolescent, le directeur de Radio Latitude, une radio associative de l’Aube, dans laquelle l’adolescent passe un peu de son temps. Pourtant, très vite, la plainte est classée sans suite par la justice.

Pendant les trois ans qui suivent, la situation judiciaire de l’affaire va ronger l’adolescent. Il décide alors de retourner dans les locaux de Radio Latitude pour s’expliquer de vive voix avec son agresseur, présumé innocent comme tous les directeurs... Très vite, le ton monte et l’adolescent retient un animateur de la radio dans les locaux.

Au bout de seulement quatre heures, il relâche celui que les médias auront tôt fait d’appeler son "otage" et se réfugie sur le toit où il sera interpelé quelques instants plus tard par le RAID.

La justice vient de le condamner pour « séquestration avec libération volontaires en moins de sept jours » à une peine de deux ans de prison, dont un avec sursis.

Encore un exemple dramatique du traitement judiciaire des affaires d’agressions sexuelles, qui n’est pas sans rappeler la création médiatique du statut de "présumé victime" dans l’affaire DSK. Ou comment les crimes deviennent relatifs en fonction de l’échelon social de celui qui les commet...